Quand tout menace de Florence Dalbes

Résumé : Au bord de l'Agly, Manon, six ans, se cache d'un père violent et se mêle à la nature comme un shaman à l'écoute des esprits bavards, rencontre un homme des bois, des chevaux, un renard, des enfants souvent cruels, et l'on tremble toujours pour elle.

Service Presse : Je remercie les éditions Behagle et Simplement.pro pour le service presse ! 

Avis : C'est un roman poignant qu'on a là. Un roman qui se veut aussi un peu poétique, écrit d'une façon différente de ce qu'on peut voir dans un roman classique. Une écriture fluide, mêlant des points de vues, d'une adulte et mère, a une enfant. Cette enfant, c'est Manon. Manon, elle a fui son père avec sa mère parce que celui-ci était violent. Elles ont fui, pour qu'il les laisse tranquille.

Mais Manon, elle ne comprends pas tout. Elle a six ans, et surtout, on sent bien qu'elle n'est pas aidé par la vie : elle a probablement un TDAH (hyperactivité), des problèmes dys, et tout un tas d'autres choses. Ces handicaps sont assez bien décrits, bien que pas forcément nommés. On sent les difficultés de l'enfant, et au fait que sa mère est dépassée par ça (et d'ailleurs, ça m'a agacé que la mère réfléchisse pas plus à ça, même si je me doutais que la mère était déjà bien débordée par tout le reste).
Manon a donc des handicaps qui la rendent étrangère à ce monde qui ne semble pas être le sien. Sauf quand elle est dans la nature. Manon adore la nature, et j'ai beaucoup aimé ces passages qu'elle vit à l'intérieur, les rencontres qu'elle fait etc. 

Les adultes semblent assez cruels, les autres enfants aussi, et même Manon semble l'être. Personne n'est blanc ou noir dans ce livre, et c'est assez touchant, et presque un peu violent. Manon parle de vengeance, de tuer, de montrer ses parties génitales, parce qu'elle a 6 ans et qu'elle ne comprends pas tout à fait sûrement l'impact que ça peut avoir. Et en fait, personne ne lui explique. Jusqu'au bout, personne n'arrive à lui faire comprendre, parce que personne n'est dans sa tête et sait ce qu'elle ressens. Sauf peut-être l'homme des bois, un peu étrange, que j'ai apprécié. 

En soit j'ai bien aimé ma lecture. Je pourrais quand même parler de quelques moments de longueur, où on n'avance pas trop. Mais j'ai eut peur pour Manon, et en même temps j'avais du mal avec elle. Probablement parce que dans ma vie, je connais une enfant qui lui ressemble. A la fois, ça m'a permis de voir les choses autrement pour ma vie, à la fois j'avais parfois du mal avec Manon. J'ai bien aimé Adèle, bien que j'aurais aimé jusqu'au bout qu'elle fasse plus qu'elle ne le faisais, mais je ne lui en voulais pas. J'aimais bien le papy aussi. Qui tentais de gérer aussi comme il pouvait. 

C'est une histoire forte et touchante, sur la cruauté de l'enfance, et sur l'enfance tout court. L'écriture est plutôt bien, et augmente l'ambiance poétique. Et la fin laisse sur l'ouverture, bien que je crains vraiment pour Manon et que j'en veux à la mère (même si, et c'est là l'ambiguité : je continue de la comprendre). 

Une belle histoire, et qui touche.