mardi 7 décembre 2021

Le journal du Nightstalker : Entre lueur et ombre par Steve "Serpent" Fabry

Résumé : Un ange décide de descendre du Paradis afin d’aider une humanité en proie aux démons. Témoin de la souffrance que les humains ressentent, il devra trouver sa place et le sens de son existence parmi eux. Prenant le rôle d’un protecteur, il deviendra le Nightstalker. De nombreux ennemis entraveront sa route mais quelques alliés se rangeront à ses côtés. Au cœur de cette guerre, à qui pourra-t-il accorder sa confiance ?

« Quand je ferme les yeux, je revois ma chute. Mon interminable descente, mon angoisse et ma douleur. Mes ailes ne pouvant ni m’aider, ni me ralentir. Ces visages humains qui défilent devant mes yeux. Je peux encore ressentir le froid parcourant mon corps à mon arrivée en bas.

Je devrais peut-être vous raconter comment j’en suis arrivé là. Ou plutôt qui je suis, et ce que je suis. Ainsi, comprendrez-vous mieux ce que je vous écris. »

Service Presse : Je tiens à remercier Steve "Serpent" Fabry et Simplement.pro pour la confiance donné pour lire ce service presse

Avis : Intriguée par cette histoire d'ange qui se battait contre Lucifer, je me suis plongée dans cette première trilogie du Nightstalker. 

L'écriture y est très imagée, agréable, et parfois plutôt contemplative et plaisante, tant qu'on se laisse bercer par ce qu'il s'y passe, et qu'on est pas dérangé par des fautes de grammaires, sinon par quelques tics de langages (enfant terrorisée, par exemple), montrant là une maîtrise. L'univers nous propose tout un tas de créatures dérivés des démons, et de toute la mythologie chrétienne, avec des aspects plaisants, notamment dans le livre 3 qui nous dépeint un enfer terrifiant mais fascinant, de par sa constitution. J'ai d'ailleurs beaucoup plus aimé le livre 3, qui bien que court, propose un aspect très exploratif qui changeait des deux premiers tomes. 

Du reste, je reste sur ma faim. Et cela vient probablement d'un petit souci, qui vient certainement du fait que ce livre fait partie d'un tout : d'un univers transmédia, qui propose donc musiques, comics, et j'en passe. Ce qui jusque là peut être une très bonne chose.
Mais clairement, on sent l'inspiration comics. On la sent absolument partout, au point où ça en fait pâtir ma lecture, parce que ce livre a été écrit comme un comics. 

Pourquoi je dis ça ? 

Un livre, c'est une intrigue principale, quelques petites intrigues, des rebondissements, qui mènent le héros vers sa fin, vers le rebondissement clé, dont l'issue est positive ou négative. Je ne dis pas que c'est forcément toujours comme ça, mais c'est souvent le cas dans les livres fantastiques.
Chez les comics, on retrouve souvent le héros dans une aventure, le temps d'un numéro, il combat (souvent) un ennemi, puis ensuite, on reprend un autre numéro, où il y a une autre aventure, etc. 

Et contrairement à la structure classique d'un livre, si on a une intrigue principale, on reste proche du comics : : un chapitre est dédié à battre un ennemi (avec un nom pour le reconnaitre, comme par exemple l'Anesthésiste à l'instar de l'Épouvantail par exemple), le héros y arrive (ou pas, on va en reparler). Puis, nouveau chapitre, ou l'intrigue principale avance en stagnant souvent en proposant surtout un nouvel allié ou alors pour rappeler au héros "N'abandonne pas ta mission, tu peux le faire !" que ça soit par Fate, Gabriel, Miss Ombrelle... Puis, on arrive à un nouveau chapitre où le héros se bat contre un nouvel ennemi, etc, etc. 

Cela peut plaire à un type de public, mais moi, ça ne m'a pas vraiment plu. Ce schéma répétitif, me faisait me demander où allait l'histoire. D'autant que derrière, les personnages qui sauvent le Nightstalker quand il est trop en faiblesse, offrent toujours les mêmes paroles. Thalis dit "là je t'aide mais t'inquiètes je te fais la peau après Lucifer" (et c'est très intéressant comme type de personnage, mais quand elle le répète plusieurs fois, c'est dommage, on dirait qu'elle n'est résumée que par ça). Miss Ombrelle nous rappelle qu'elle a perdu son âme (bien qu'on apprenne son origin story à un moment), etc. 

Cela rappelle vraiment les personnages de comics, qui bien que développés, bien qu'ayant des choses à dire, restent sur les mêmes bases. Mais ça ne dérange pas dans un comics : on est habitué, c'est le format. 
Ici, dans un roman, ça aurait pu être fait différemment. Le fait qu'on a plusieurs ennemis aurait pu ne pas être un problème, si l'action n'avait pas été aussi rapide, si les scènes d'actions avaient été plus développées que sur un chapitre. Les personnages auraient pu être plus développés, du genre plus construit, et au delà des annexes. 

D'ailleurs, c'est aussi un défaut qui aurait pu être une qualité : pourquoi mettre des passages "d'entre livres" en annexe ? Ca aurait pu être intéressant de les avoir dans l'histoire. Deux points de vue, ceux du Nightstalker, ceux du policier. Là, on a l'impression de lire deux romans en un, et c'est un peu dommage, parce qu'en plus, j'ai trouvé souvent les annexes plus intéressantes, car développant plus les personnages. 

Ce livre a du potentiel : un univers construit, des personnages pas si manichéens qu'ils n'y paraissent de prime abord, des méchants intéressants, un aspect sombre qui est très bien exploité dans le troisième livre, et une écriture très bonne pour tout ce qui est contemplatif et qui mériterait d'être encore plus poussée pour les scènes d'actions. J'ai aimé que Nightstalker s'interroge sur le monde, qu'il le découvre. J'ai aimé aussi que certains démons ne soient pas si "mauvais", j'ai aimé ce qu'on découvre du Purgatoire ou de l'enfer. Mais que l'histoire ne cesse de dire "bientôt la guerre, non finalement on se bat contre tel méchant spécifique, mais attention, bientôt la guerre", et que ça se finisse sans une véritable conclusion, c'est dommage. 

Enfin, je terminerais sur le male gaze parce que ça me tiens à coeur : attention, un seul personnage féminin, qui en plus est tout le temps sauvée, c'est dommage. Je sais bien que les comics préfèrent les personnages féminins pour exhiber leurs corps, ce que dieu merci ce livre ne fait pas, mais il y avait matière à rendre Miss Ombrelle bien plus intéressante et à avoir plus de personnages féminins. 

Donc en soit, je ne déconseille pas Nightstalker. Il y a des bons côtés, surtout si vous êtes fans de comics (et particulièrement de Batman), une bonne écriture, et un univers construit et un troisième livre intéressant, mais si ce n'est pas votre genre un comics en livre, peut-être qu'il faudra se tourner vers les autres éléments du transmédia, et notamment le comics. 

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