Les Magiciens de Lev Grossman

Résumé : Quentin Coldwater est comme tous les adolescents : mélancolique, incompris, prisonnier d’un monde désespérément barbant. Et voilà que sa vie est transformée du jour au lendemain quand il est recruté par Brakebills, une école conçue pour former les magiciens tels que lui. De quoi lui faire oublier Brooklyn et même les Chroniques de Fillory, les romans de fantasy où il se réfugiait pour tromper son ennui.

Avis : L'avis pour ce livre va être compliqué à écrire. Déjà, j'ai vu d'autres avis sur Babelio, et j'ai vu que certains disaient qu'il y avaient pleins de passages qui ne servaient à rien parce qu'on ne savait pas pourquoi c'était là (le faune, etc), et en vrai, lisez le livre en entier, et vous verrez que ça sert. 

Mais ce livre est long. Il est long. Il est lourd. Et je comprends que certains aient décrochés. 
En soit, il est bien. J'ai bien aimé l'univers totalement construit, bien qu'un peu inspiré de Narnia ou HP (surtout de Narnia, on dirait une parodie de Narnia mais en dark). La magie dedans est dure à utiliser, est dure tout court. La magie n'est pas "trop bien cool à paillettes", elle a un prix, et pas forcément celui auquel on pense. J'ai adoré la première partie à Brakebills, avec tout ce système scolaire et ce qui s'ensuit. 

Mais une fois passé ça, on se demande si le livre nous emmène quelque part. Parce que ce livre, en soit, est lent à poser les choses et à les dévoiler. Il n'y a pas d'antagoniste principal avant la fin, et pourtant, il y a de nombreux drames avant ça. Mais on dirait plus une tranche de vie dans la magie et déprimante, qu'un livre avec un début, un milieu, une fin. (et pourtant, il y a un début, un milieu & une fin). 

Ma soeur a dit dans sa chronique qu'il ne fallait pas lire ce livre en étant dépressif, et je plussoie. Si vous voulez une histoire où les héros gagnent, apprennent la leçon, se remettent, deviennent plus fort, avec le pouvoir de l'amitié, vous pouvez retourner sur Netflix regarder My Little Pony, parce qu'ici, c'est tout l'inverse. C'est vraiment ce qui pourrait se passer si des adolescents puis jeunes adultes possédaient la magie. Quelque chose de sombre, où tout ne serait pas fabuleux, au contraire. 

Malgré tout, il y a des moments de longueurs, des moments où on se demande pourquoi on nous raconte ça, des moments où on attend la suite. A un moment je me suis demandé s'il allait se passer quelque chose, où si la tranche de vie allait rester. Surtout qu'on suit Quentin, qui niveau crise existentiel, semble en tenir une bonne couche. C'est le héros, et si au début ça allait, vers la fin, je roulais des yeux. Il ne semble pas évoluer, il m'a agacé. Il cherche quelque chose qu'il ne trouvera jamais, et finalement, même si ça va avec l'ambiance du livre, c'est désagréable. Le côté drogue / sexe / tromperie / alcool, m'a aussi beaucoup agacé. Comme s'il n'y avait que ça. J'ai bien aimé... En fait, je crois qu'il n'y a aucun personnage que j'ai bien aimé, ils étaient tous...Meh. Je n'avais pas d'attachement, pas de gros coup de coeur, et ils me paraissaient tous mauvais à leur façon. 

Je n'ai rien obtenu en lisant ce livre, à part la sensation que le monde va mal et que la magie c'est nul. Et c'est un peu ça le souci. Tout y est tellement existentiel mélodramatique edgy, que je ne vois pas trop l'intérêt au bout d'un moment. 

Après, il y a des bons passages. Le moment où on comprends les fusils de Tchekhov, où tout se rejoint, où il se passe enfin quelque chose. Mais du reste... C'est assez plat. Et l'écriture, bien que jolie, renforce ce côté plat poétique onirique. 

Du coup je dirais que j'ai bien aimé ce livre, mais que sa lourdeur et son côté trop dark edgy m'a un peu pesé. Mais si ce genre là vous plaît, foncez. Parce qu'il y a vraiment un bon univers, et des bonnes choses à découvrir. 

C'est un conte qui ne se finis pas bien, et où personne ne va bien à la fin. Voilà.